Comment les chaînes de blocs changeront les métiers de la comptabilité

Selon CPA Canada, les chaînes de blocs (blockchains) représentent la plus grande révolution technologique à survenir dans la profession comptable depuis l’informatisation de la tenue des comptes… Nous abordons la question avec Jean-François Audet, comptable associé et vice-président du Groupe Fuller Landau.

Le principe est simple : une chaîne de blocs est un registre numérique où sont enregistrées des « blocs » d’information les uns à la suite de l’autre. Ce qui fait la particularité d’une chaîne de blocs, c’est que chaque bloc est copié et recopié sur plusieurs ordinateurs, ce qui rend une modification non autorisée impossible.

« Le résultat est que l’on dispose d’un grand livre numérique qui est hautement sécurisé, ultra fiable et accessible pour quiconque a un ordinateur », explique Jean-François Audet.

Le monde de la comptabilité sera l’un des premiers secteurs touchés. « C’est sûr que le jour où les entreprises vont utiliser les chaînes de blocs pour faire leur comptabilité, poursuit le comptable, notre travail de vérificateur sera beaucoup plus rapide. Toute l’information sera mise à jour et disponible en temps réel. On n’aura plus besoin d’attendre soixante jours après la fin de l’année pour commencer l’analyse. »

Voilà des utilisations possibles de la chaîne de blocs. Il y en a plusieurs autres : les chaînes de blocs peuvent aussi être utilisées sous forme de cryptomonnaie, pour encadrer des transactions financières.

« La beauté de la chaîne de blocs, pointe Jean-François Audet, c’est que chaque opération doit être contre-validée par toutes les parties impliquées. Une transaction peut donc se faire sans l’intermédiaire d’une banque. C’est plus rapide et moins coûteux, puisque l’on économise sur les frais de transaction. »

Un pont vers l’automatisation des processus

En ce moment, on commence à peine à entrevoir toutes les applications des chaînes de blocs. C’est ce que nous apprend le rapport de CPA Canada, Perturbation technologique des marchés financiers et de la communication de l’information ? – Aperçu de la chaîne de blocs.

On y explique que le fameux registre numérique peut non seulement contenir des transactions financières, mais également des directives, des marches à suivre, des actions à poser, lorsque des conditions sont remplies par les intervenants autorisés de la chaîne de blocs.

On peut ainsi imaginer l’émergence de « contrats intelligents », où la facturation des biens et des services entre individus ou entreprises se ferait de manière automatique et simultanée, dès que les stocks sont livrés.

Cette automatisation des processus apportera de nombreux changements à la profession de comptable.

« Les tâches répétitives risquent d’être hautement automatisées, concède Jean-François Audet. La profession devrait donc se concentrer sur les activités qui ont une valeur ajoutée, notamment avec les enjeux de cybersécurité et aussi la vérification des protocoles [comptables] qui sont intégrés aux chaînes de blocs. »

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