Quelle serait votre réaction si votre supérieur venait de vous annoncer que votre nouveau collègue était un handicapé? Vous commenceriez peut-être par le reprendre en lui disant qu’il s’agit d’une personne présentant un handicap… En effet, regarder au-delà du handicap permet d’éliminer les préjugés, de supprimer les barrières et de faciliter ainsi l’intégration de la nouvelle recrue. Si chacun y met du sien, l’esprit d’équipe n’en sera que renforcé.
Tendance et bienfaits d’une nouvelle forme de collaboration
D’après une étude de Statistique Canada de 2001, le taux d’emploi chez les citoyens de 25 à 64 ans ayant une incapacité était de 49 %, contre 79 % pour les Canadiens sans incapacité. Cette tendance, qui découle notamment de la frilosité des employeurs à embaucher des personnes ayant un handicap par manque de connaissance des enjeux et par crainte des coûts, pourrait s’améliorer avec la nouvelle génération de diplômés qui semble davantage encline à leur faire une place dans l’entreprise, sans tomber dans la compassion ni dans l’assistanat. Bien lui en prendra, car une équipe de travail regroupant des personnes valides et invalides est davantage solidaire et les employés sont plus empathiques entre eux et évoluent dans un climat où règnent apaisement, sérénité et positivisme… Les excès d’humeur et les réactions au quart de tour se font plus rares, l’écoute et l’attention étant tout simplement mises à l’honneur.
Un juste milieu à trouver pour les membres de l’équipe
Il n’est pas toujours facile d’adopter la bonne attitude face à un collègue en fauteuil roulant ou avec une canne blanche. Mettez de côté vos préjugés et vos craintes de ne pas bien faire, ou de trop en faire, en tentant de rester le plus naturel possible. Sinon, la gêne s’installera et le manque de communication pénalisera son intégration. Par conséquent, ayant de l’empathie, sans tomber dans la compassion (ne le considérez pas comme une personne fragile), soyez attentif à ses attentes sans chercher à l’infantiliser (demandez-lui comment vous pouvez l’aider avant de toucher son fauteuil qui, rappelons-le, est un prolongement de sa personne). N’hésitez pas à lui poser des questions, avec tact, sur lui en tant que personne (il a – comme nous tous – des amis, une famille, des loisirs, des passions, des craintes…) ou sur son handicap en s’assurant bien, au préalable, que le sujet ne l’importune pas.
Conseils à la nouvelle recrue pour une intégration réussie
Que vous éprouviez un problème de vision, d’audition ou encore de mobilité, ne succombez pas à la tentation d’être discret en restant dans votre coin ou en vous repliant sur vous-même; cette attitude ne ferait que renforcer l’impression de différence. Tentez de dédramatiser votre handicap afin d’éviter d’accentuer un quelconque malaise qui pourrait déjà être ressenti par certains collègues. Pour cela, n’hésitez pas à faire preuve de bienveillance à l’égard d’un membre de l’équipe qui aurait eu un geste maladroit ou une phrase inappropriée à votre endroit ou encore à recourir à un peu d’humour qui peut se révéler, dans bien des cas, une aide précieuse. Enfin, songez à exprimer clairement vos besoins en termes d’aide et d’aménagement de votre poste de travail notamment, afin d’être rapidement aussi opérationnel que vos collègues valides.
L’intégration de votre nouveau collègue présentant un handicap est cruciale pour son estime personnelle, pour l’atteinte de ses objectifs professionnels, mais aussi pour le maintien, voire l’amélioration, de la cohésion de votre équipe. Outre les conseils susmentionnés, faites aussi appel à votre bon sens en, par exemple, vous annonçant quand vous entrez dans une pièce occupée par un aveugle ou encore en vous mettant de face, et non de dos, face à un sourd qui pourrait avoir besoin de lire sur vos lèvres.